L’action sociale et le genre
L’action sociale et le genre
Le problème de la femme, des jeunes, des personnes handicapées, de l’enfance en difficulté se pose de plus en plus dans la commune de Niangoloko, au regard de sa position géographique et des nombreuses potentialités qu’elle abrite. En effet, en tant que commune transfrontalière, le phénomène de la migration y est très préoccupant.
Les femmes et les enfants sont les plus exposés aux conséquences négatives des flux migratoires. Au regard du taux élevé de chômage, de la pauvreté, des multiples crises, des conflits armés et des catastrophes naturelles dans certaines localités du pays et des pays voisins (notamment la Côte d’Ivoire), la commune est devenue un centre d’accueil de populations venues d’ailleurs à la recherche du bien-être social ; ce qui n’est pas sans difficultés pour les autorités et les services techniques en charge de l’action sociale et des droits humains.
Le tableau suivant présente un inventaire des cas sociaux sur les cinq dernières années dans la commune.
Tableau 17: Cas sociaux inventoriés dans la commune de 2014 à 2018
Années
Faits sociaux |
2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 |
Personnes vivant avec un handicap | 31 | 29 | 37 | 76 | 92 |
Travail forcé des enfants | 02 | 02 | 10 | 15 | 02 |
Mutilations génitales féminines | 00 | 03 | 04 | 00 | 00 |
Mariages forcés | 07 | 06 | 11 | 09 | 07 |
Autres violences faites aux femmes | 42 | 21 | 21 | 25 | 18 |
Total | 82 | 61 | 83 | 125 | 119 |
Source : Service départemental de l’Action Sociale/Niangoloko, septembre 2018
Au regard du tableau, on note une évolution sensible des cas sociaux dans la commune. Les personnes vivant avec un handicap et les cas de violences faites aux femmes sont les faits sociaux plus fréquents. Dans l’ensemble, les facteurs explicatifs seraient :
- Les maladies invalidantes (paralysie mentale, des membres) ;
- Les accidents ;
- La pauvreté ;
- Les crises et les catastrophes naturelles aux plans national et international ;
- L’exploitation sexuelle, physique et économique des enfants par des trafiquants et des employeurs de commerce ou de petites entreprises ;
- Le lévirat ;
- L’excision ;
- Les crises liées à l’héritage ;
Au regard de ces facteurs, la protection et la promotion des droits des personnes affectées doivent être prises en charge par les autorités communales et de l’Etat à travers l’application des textes en vigueur. Aussi, des campagnes de sensibilisation doivent-elles être organisées de façon permanente à travers des causeries-débats, des théâtres-forum, la médiation, à l’endroit de la communauté. Elles peuvent se faire en synergie avec les associations et les ONG œuvrant dans le domaine. Des actions d’accompagnement pour l’autonomisation des femmes doivent également être initiées à travers le montage d’activités génératrices de revenus (AGR).
Au nombre des difficultés, on peut citer :
le mariage précoce ou forcé ;
le trafic/traite des enfants ;
les cas de viols ;
la non scolarisation et la déscolarisation des enfants ;
la marginalisation des personnes handicapées ;
la faiblesse du taux de la prise en charge des orphelins et autres enfants vulnérables ;
la faible couverture en infrastructures de prise en charge sociale des groupes vulnérables ;
etc.
Quant à la situation des jeunes, les enquêtes laissent entrevoir que ces derniers sont confrontés à de nombreuses difficultés : chômage, délinquance, prostitution, vol, etc. Les perspectives devront tendre vers plus d’actions axées sur l’organisation de la jeunesse, la création de centres de formation professionnelle, l’installation de petites unités industrielles, l’aménagement de périmètres agricoles créateurs d’emplois, l’octroi de micro-crédits, etc.
La faiblesse des moyens pour la prise en charge socio-économique et de protection juridique des groupes vulnérables reste donc une difficulté que l’autorité communale et les services techniques doivent surmonter pour faire face à la marginalisation de certaines couches de la société