L’Environnement
Le couvert végétal
Du point de vue phytogéographique, la commune urbaine de Niangoloko est implantée dans le secteur soudanien méridional, plus précisément dans le district de la Comoé (Service départemental de l’environnement et du cadre de vie, SDECV, 2004). On y distingue :
– la savane arborée couvrant environ 2 574 ha ;
– la savane arbustive et herbeuse couvrant environ 9 283 ha ;
– la forêt galerie d’une superficie de 100 ha environ ;
– le territoire agro-forestier couvrant une superficie de 6 684 ha.
En 2018, l’inventaire des formations végétales fait par le service en charge de l’environnement, de l’économie verte et des changements climatiques (MEEVCC), se présente comme suit.
Tableau 2: Inventaire des formations végétales de la commune de Niangoloko
Formations végétales | Localisation (village/secteur) | Nombre | Superficie | Espèces rencontrées |
Forêts classées | Niangoloko, Yenderé et Babollo | 03 | 7 904ha | -Anogeissus leiocarpus
-Maranthes polyandra -Parinari curatilifolia… |
Forêt classée et réserve de faune Comoé- Léraba | Ouangolodougou, Folonzo | 01 | 124 000 ha dont 85.000 ha à Niangoloko |
-Anogeissus leiocarpus
-Maranthes polyandra -Parinari curatilifolia… |
Bois sacrés | Secteurs 1, 3, 2, 4, Toundoura | 07 | – | -Tectona grandis
– |
Espaces verts | Niangoloko,Kakoumana et
Yenderé |
03 | – | Tectona grandis |
Source : SEEVCC/Niangoloko, Chefferie coutumière, septembre 2018
Les espèces végétales les plus exploitées sont : Khaya senegalensis (caïlcédrat), Afzeliaafricana (lingué), Vittelaria paradoxa (karité), Parkia biglobosa (néré), le rônier. Ces formations naturelles sont de plus en plus exposées au défrichement par endroit, pour les besoins de champs et de construction.
La végétation anthropique est également présente dans les agglomérations à travers les espèces Mangifera indica (manguier) et Azadirachta indica (neem). En termes d’aménagement paysager, le noyau urbain dispose de quelques plantations d’alignement contribuant à l’embellissement et à l’écologie de l’espace urbain. Il s’agit notamment de plantations de caïlcédrat au secteur 7 et le long de la route nationale, de tecks au secteur 8. En outre, la ville compte des bois et petites forêts classées aux secteurs 4 et 7. Toutefois, on note que la forêt classée des secteurs 6 et 7 (4.381,02 ha) qui va jusqu’à Timperba, a été en partie rasée pour l’implantation des ouvrages de la gare ferroviaire et de l’INERA.
Le tapis herbacé dans la ville est en général dense, surtout en saison pluvieuse où il recouvre le sol
non habité.
La faune et les ressources halieutiques
La commune dispose de deux (02) aires de faune, toutes non concédées à Folonzo et à Diéfoula.
Le tableau ci-après présente ces aires selon le découpage de la Direction régionale de
l’environnement et du développement durable (DREDD, 2014).
Localisation | Aire de faune | Superficie (ha) |
Date de classement | Localisation dans la commune |
Province de la Comoé
(Communes de Mangodara et Niangoloko) |
Réserve partielle
de la faune de la Comoé-Léraba (RPF) |
124 510 | Fusion de 2 forêts classées
(Logouniégué) classé le 04/08/1935 et Koflandé, classée le 29/11/1937 et transformées en RPF |
Folonzo |
Province de la Comoé
(Communes de Niangoloko et Tiéfora) |
Réserve partielle
de la Faune de Boko/Koutoura (RPF) |
42 000 | Fusion de 2 forêts classées
(Boulon classée le 29/05/1955) et (Diéfoula le 04/11/1953) et transformées en RPF |
Boko/
Koutoura |
Source : DREEVCC/Cascades, 2017
La commune de Niangoloko partage avec les communes voisines de Mangodara et de Tiéfora ces deux aires de faune qui sont des réserves partielles. La réserve partielle de la faune de la ComoéLéraba est gérée par l’Association inter villageoise de gestion des ressources naturelles et de la faune de la Comoé-Léraba (AGEREF/CL). La réserve partielle de la faune de Boulon/Koflandé est gérée par l’Association inter villageoise de gestion des ressources naturelles et de la faune de Boulon/Koflandé (AGEREF/BK).
La concentration de la faune est observée dans ces réserves. On y retrouve des espèces herbivores (Buffle, Hippotragues, Cob de fassa, Phacochère, Cob de buffon, Redunca, Guib harnaché, Cephalophe, lièvres, etc.), carnivores (lion, guépard, hyène, chacal, chat sauvage, etc.), plusieurs espèces de singes (Cynocephales, Patas, Vervets, Colobe magistrat), de reptiles notamment le Python royal, des éléphants (qui commettent ces dernières années de nombreux dégâts dans les
champs), des roussettes, etc.
Mais de nos jours, force est de constater qu’avec l’assèchement des cours d’eau et l’installation massive des migrants (venus surtout de la Côte d’Ivoire suite aux différentes crises successives), la prolifération des armes à feu, le braconnage et la détérioration des habitats de la faune, les densités des espèces sauvages sont sérieusement réduites.
Quant à la faune aquatique, la pérennité de certains points d’eau a favorisé le développement de nombreuses espèces (environ 56 espèces de poissons) telles que les carpes, les silures, les capitaines et quelques tortues d’eau douce. L’activité piscicole individuelle et collective s’y développe également.
En somme, la situation géographique et le milieu physique de la commune urbaine de Niangoloko présentent aussi bien des atouts, des contraintes que des opportunités et des menaces, lesquels ont certainement une influence sur les conditions et le cadre de vie des populations. Les contraintes majeures liées à l’environnement sont :
– l’empiètement des forêts et des autres formations végétales par les agriculteurs, les éleveurs et
les orpailleurs ;
– l’insuffisance de bornes délimitant les forêts classées ;
– l’insuffisance de pistes d’accès dans les forêts ;
– la diminution du potentiel faunique due au braconnage ;
– l’insuffisance de valorisation des produits forestiers non ligneux.