.
.

Commune de NIANGOLOKO

.

OCCUPATION ET GESTION DE L’ESPACE COMMUNAL

OCCUPATION ET GESTION DE L’ESPACE COMMUNAL

L’occupation de l’espace communal présente des caractéristiques différentes selon qu’il s’agisse du noyau urbain ou du milieu rural.

1. Opérations et évolution des lotissements

Le processus d’urbanisation de la commune de Niangoloko est récent en termes d’aménagement de l’espace et d’implantation des équipements d’infrastructures et de superstructures. En effet, au RGPH de 1975, l’agglomération n’était pas considérée comme un centre urbain au sens du terme. C’est à partir de 1985 qu’elle a été intégrée dans l’ensemble urbain officiel du Burkina Faso.

De façon structurée, la trame urbaine se compose de deux tissus : le tissu urbain aménagé appelé zone lotie et le tissu urbain non aménagé ou zone non lotie. Elle se configure suivant cinq opérations d’aménagement effectuées :

  • La première aurait été effectuée en 1931 par les colons qui ont aménagé une superficie de 25 ha au profit des compagnies de commerce CFAO et SCOA ;
  •  La seconde, qui date de 1975, a permis l’aménagement d’une superficie de 130 ha en vue de la création d’une zone administrative et d’une zone commerciale. Cette opération de lotissement concerne les secteurs 1, 2 et 4 à savoir le noyau actuel de la ville qui est structuré par le tracé actuel de la route nationale 7 qui sépare le secteur 4 des deux autres ;
  • la troisième opération effectuée en 1990 a consisté au lotissement d’une superficie de 145 ha, ce qui a permis de dégager des parcelles à usage d’habitation et des réserves administratives. Il concerne les secteurs 1 et 3 ;
  •  La quatrième opération intervenue en 1999, a porté sur le lotissement des secteurs 5 et 6, structurés autour de la zone de la douane et des transits (au total 90 bureaux de transits), véritable poumon économique de la ville. C’est aussi l’entrée de la ville via la Côte d’ivoire après le poste de police, frontière de Yendéré. Cette opération a permis de dégager 2000 parcelles d’habitation.
  • La cinquième opération intervenue en 2004 a concerné les secteurs 1, 3 et 7 avec pour objectifs de dégager 3200 parcelles pour notamment tenir compte du flux migratoire issu des crises ivoiriennes de 1999 et 2002. Elle a permis de restructurer l’un des quartiers les plus populaires et les plus peuplés de la ville, le secteur 7 jusqu’au domaine ferroviaire. Elle a également permis de restructurer mais aussi de réglementer la partie du secteur 1 après le lycée Santa qui s’étendait jusque dans la zone non-aedificandi du plan d’eau. L’opération a aussi permis de restructurer une très grande partie de la ville derrière les zones des cimetières et du domaine de l’église catholique à l’ouest de la ville. Ce dernier lotissement a presque fait doubler la superficie de la ville.

La synthèse des différents lotissements et les superficies est présentée dans le tableau ci-après :

 

Tableau 18 : Etat des lotissements effectués dans la commune de Niangoloko

1974 1993 1999 2004 Total
Superficies aménagées (ha) 57,05 102,02 177,58 370,10 706,74
Parcelles dégagées 2000 3 200

Source : Mairie de Niangoloko, Service des domaines, juillet 2018

 

2. Typologie du tissu urbain et rural

L’analyse du tissu aggloméré de la commune de Niangoloko révèle des caractéristiques diverses. On distingue deux niveaux : le tissu aggloméré du noyau urbain et le tissu aggloméré des villages rattachés.

Le tissu aggloméré du noyau urbain

Concentré de part et d’autre de la RN7, ce tissu est partagé entre d’une part, la zone aménagée qui couvre 1 397,8 ha soit 91,1% du tissu aggloméré, et d’autre part, la zone non aménagée ou non lotie qui représente 8,9% du tissu aggloméré. Il présente trois facettes : des zones relativement denses, des zones moins denses, des zones d’occupation irrégulière et des zones non aedificandi.

Le tissu bâti relativement dense : Le noyau ancien

Le noyau urbain ancien localisé au centre de la ville, concerne les zones couvertes par les premiers lotissements ou aménagements de la ville intervenus en 1931 pendant la période coloniale et en 1975 après les indépendances. Il regroupe une zone d’habitations, une zone commerciale et la zone administrative. Celle-ci concentre l’essentiel des services administratifs (étatiques et communaux) de la commune : commissariat, gendarmerie, préfecture, perception, SONAPOST, environnement, agriculture, mairie, etc. Quant à la zone commerciale, elle concerne le marché central au secteur 2 (réhabilité en partie en 1999 avec l’ouverture de 120 boutiques) et les abords de la RN7 et de la RR23 le long desquels se trouvent des boutiques de rue, la caisse populaire, les pharmacies, les maquis et restaurants et de nombreux autres commerces informels.

Ce tissu se caractérise par une forme d’occupation plus ou moins régulière et densément bâtie avec un maillage large. Le réseau de voirie est constitué en majorité de voies de petites tailles (entre 10 et 15 m d’emprise) et non aménagées en dehors du tronçon de la RN7. La taille des parcelles varie entre 500 et 600 m2. L’habitat y est de type résidentiel avec principalement des logements en matériaux évolutifs mais on note une faible desserte en VRD.

Le tissu faiblement bâti

Les lotissements de 1990-93, 1999 et 2004 ont donné une structuration au noyau urbain dans sa partie sud qu’on peut subdiviser en zone d’activités diverses très densifiées situées aux secteurs 5 et 6 tout autour de la douane et de la chambre de commerce et une zone d’habitations. Le tissu urbain y est en cours de densification suite à l’installation des migrants. On y distingue un habitat de type résidentiel avec des logements pour une grande part en matériaux semi-définitifs mais faiblement desservis en voirie et réseaux divers. Les activités diverses concernent le petit commerce, la restauration, les maquis et bars, les hôtels, les auberges, etc.

Le réseau de voirie est peu dégagé malgré le lotissement de la zone. Il est constitué en majorité de voies de petite taille (6 m d’emprise) et quelques voies de grande taille (entre 20 et 30 m d’emprise) non aménagées assurant les flux importants. La taille moyenne des parcelles est comprise entre 400 et 600 m2).

Le tissu aggloméré à occupation irrégulière

L’habitat spontané concerne les zones non loties situées à la périphérie des secteurs aménagés. Il se développe dans tous les secteurs mais se concentre particulièrement dans les secteurs 1, 3 et 5, dont les plus célèbres sont Tabou et Hong-kong du Faso. Les habitations sont constituées par des bâtiments de fortune variant entre 9m2 et 20m2 construits en banco avec quelques-unes en parpaings ou associant le parpaing et le banco. Le réseau de voirie y est réduit à des pistes d’accès souvent impraticables par les véhicules. On y note une absence de réseau d’adduction en eau potable et d’électricité.

Ce tissu se caractérise par une forme d’occupation irrégulière et très compacte et dense.

La zone non aedificandi

Il s’agit de toutes les zones impropres ou incompatibles à la construction en raison des risques naturelles ou anthropiques qu’elles peuvent engendrer. Dans le noyau urbain, cette zone couvre 4 504 ha et concerne particulièrement les deux bras du cours d’eau qui tenaille la ville dans sa partie Nord-est, les ravins qui traversent toute la ville, les abords du plan d’eau et des bas-fonds (rizières aux secteurs 3, 5, 6, 7, 8), les forêts classées (secteur 5 et 3), les lieux d’emprunts.

Planche photographique 4: Zone non constructible aux abords du plan d’eau du secteur 8

Source : Image satellitaire, SOJO, réalisation : STONEX/AIRBUS, 2017

Ces espaces sont non propices aux constructions du fait de leur caractère inondable et du type de sol rencontré (sols hydromorphes, argileux et humides) ou pour des besoins de protection de l’environnement (cas des forêts classées).

Le tissu aggloméré du milieu rural

Le milieu rural est généralement caractérisé par trois niveaux bien distincts : la zone d’habitation, la zone d’exploitation et la zone de conservation. Le tissu aggloméré se caractérise par une occupation de l’espace organisée selon le modèle concessionnaire qui abrite généralement des familles générationnelles de même lignage. Les constructions y sont pour la plupart en matériaux précaires (banco amélioré, parpaings). On y note aussi une insuffisance et une précarité des voies de desserte, des ouvrages d’adduction d’eau potable et d’assainissement et autres services sociaux de base.

Dans ce type de tissu aggloméré, les populations pratiquent des activités telles que l’agriculture, l’élevage, l’apiculture sur les espaces environnants non habités.